Ici on ne dort pas, les érosions nous font peur. Lorsqu’il fait chaud, on ignore ce qui nous attend le lendemain. Les saisons ont changé, les menaces des pluies sont permanentes quand le vent incite les arbres à bouger. Les feuilles, et la poussière qui tombent sur les toitures appellent les habitants à la vigilance. Lorsque la nuit, le tonnerre agite le ciel, personne n’ose s’enfermer dans la maison, au contraire tout le monde est dehors à observer le ciel …
On voit les nuages se déplacer, les étoiles disparaître, on sent des précipitations à l’approche. Chacun essaie de deviner l’ampleur de la menace de pluie, qu’elle soit grande ou petite elle n’est pas la bienvenue dans certains quartiers de Brazzaville. Enfants tout comme adultes chacun se trouve une pelle pour évacuer le sable qui envahit les habitats. On tente avec des seaux ou des casserole de trouver un passage aux trombes d’eau, même si ce n’est pas évident de faire barrage à la pression des eaux.
Pour les vieux qui ont passé toute leur vie à travailler, à préparer leurs retraites, et à bâtir leur maison, leurs efforts paraissent vains. Ils récupèrent le reste de leurs biens, les grilles, les planches, les tôles …même s’ils ne savent plus où aller. Ils abandonnent leur demeure, qui sont envahies par des eaux ensablées. Ils pointent le doigt au ciel, aux saisons. C’est “dieu seul sait”. Malheureusement, on ne peut pas s’opposer aux phénomènes de la nature, ils ont aussi leurs caprices et préviennent des épidémies.
Ce projet est né des intempéries que connaît ces dernières années l’Afrique, dues au changement climatique. Ces photographies rappellent à tout un chacun, la nécessité de préserver et respecter l’environnement, sous peine de représailles du changement climatique.