Ces images sont extraites du projet « Hip-hop et société » réalisé au Bénin, avec le soutien de la fondation Zinsou et la Bourse Visa pour la Création 2009 de Institut Français.
J’ai décidé d’entreprendre ce projet « Hip-hop et société »avec l’idée initiale de témoigner en suivant visuellement l’existence des jeunes leaders africains du mouvement hip-hop dans les pays francophones. Ils interrogent leurs rapports avec la situation sociale, économique ou politique des villes dans lesquelles ils vivent et s’expriment. Brazzaville, capitale de la République du Congo est le premier site de rencontres avec cette jeunesse qui se plaint de son quotidien. Ces jeunes nés à la fin des années 1980, après avoir connu le contrecoup de la crise socio-politique témoignent de la multitude de « possees » * naissant, disparaissant et renaissant quotidiennement dans les rues des cités africaines pour faire entendre leur voix, par la puissance de leur engagement véhiculé par des textes émouvants de force et de beauté. Ils clament des mots comme : démocratie, souffrance, chômage, maladie… La plupart, des étudiants sans emploi qui voient leurs diplômes dormir dans les tiroirs, ne peuvent se passer de témoigner de leur existence, par le biais du hip hop.
Ce mouvement m’ayant interpellé, cela m’a permis de partager leur chemin, leur courage, dans les lieux isolés qui leur permettent de trouver leur inspiration. Le regard tourné vers leur quotidien leur permet de crier fort les maux de la société, qui sont le cheminement des textes qu’ils proposent au public. En cela j’ai choisi ce regard pour faire entendre leurs inquiétudes, par la puissance de leur texte.
Dans la société congolaise comme dans celle de bien d’autres pays africains, la musique hip hop est souvent considérée comme un style de musique apprécié par la plupart des jeunes. Dans les bidonvilles, on les retrouve en groupe, en famille, inspirés par les actualités.
Pourtant pour ceux qui les rencontrent, ne prêtant pas trop attention à ce qu’ils dévoilent dans leurs textes, ils ignorent que certains d’entre eux sont des étudiants, des diplômés sans emplois transformés en « poètes dans la cité » pour crier la merde officielle révélée par les discours de chaque fin d’année, la modification de constitution avant la fin d’un mandat (dicté par un proche, un oncle, ou un fils au pouvoir). Ces procédés sont devenus monnaie courante des pays africains toujours prêts à hypnotiser le peuple, alors que les difficultés que connaissent les pays : chômage, maladie, milice privée, pauvreté, coupures d’eau, d’électricité perdurent. La liberté d’expression subit les mêmes bavures…
C’est ainsi qu’est née l’idée de cette démarche « Hip hop et société » en présentant des photographies avec des textes recueillis dans la rue.
Royal a écrit
Tu fais des photos ….. wahouuu ! C’est sans commentaires, bravo compatriotes de porter le 242 de l’avant !