Parvenu à une dizaine de mètres de Wali Bai, un petit lac cristallin que les buffles et éléphants de forêt aiment fréquenter à partir de 3 heures de l’après-midi, notre guide ralentit l’allure et se met à marcher à pas feutrés. Nous l’imitons, le cœur battant, conscients que nous sommes sur le point de voir quelque chose d’extraordinaire. Bruissements d’eau.
Un éléphant se désaltère. Il nous paraît énorme, et nous avons un mal fou à retenir un cri d’admiration. Nous montons en silence l’escalier qui conduit à une petite plate-forme surplombant l’étendue d’eau. L’animal relève sa trompe. Il a senti notre présence. Il ne bouge plus. Puis, ayant compris que nous sommes inoffensifs, il plonge sa trompe dans l’eau pour boire et puiser les minéraux du lac dont il se nourrit.
Nous sommes à 200 km au nord d’Ouesso, dans le département de la Sangha, où s’étend le Parc national Nouabalé-Ndoki, véritable réservoir de la flore et de la faune. Cette vaste forêt compte trois villages dont Bomassa, où se trouve le siège du World Conservation System (WCS), une ONG américaine en charge de la gestion du parc. De Bomassa, il faut encore marcher une heure pour atteindre le petit lac de Wali Bai.
Un barrissement. Deux autres éléphants arrivent. Ils viennent de la République centrafricaine toute proche, de l’autre côté d’une rivière qui constitue la frontière naturelle avec le Congo.
Les éléphants ignorent les frontières. Ils vont à loisir d’un pays à un autre. Leur démarche lente est majestueuse. Difficile de croire que ces animaux sont parmi les plus rapides de la planète. Les regarder batifoler dans l’eau et se cogner les pointes par jeu est un spectacle dont on ne se lasse pas. À peine les nouveaux arrivants sont-ils repartis du côté de la RCA que deux autres les remplacent, sans se préoccuper des buffles qui s’égaient dans la même eau.
Boubelo a écrit
Bravo Mon Cheri l’article est tres transporteur les photos sont et en Somme beau boulot